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Quand tes yeux conquerans estonné je regarde (sur un sonnet d’Étienne de la Boétie)
Un soir de demi-brume avec la tête hagarde
au londonien bistrot, lui si clair et lumi-
neux, je rampe ainsi que La Boétie l’a dit
Et m’y monstre, aspirant au bon heur qu’il me garde.
Quand tes yeux conquerans estonné je regarde,
J’y veoy dedans à clair tout mon espoir escript ;
ton oeil, qui me nourrit me fissure l’esprit
D’un seul mot de faveur, cruelle, tu n’as garde.
Si tes yeux sont pour moy boissons, tes yeux jolis
Devant moi je les vois, mer de choses possi-
bles, Mon Dieu, quel espoir en moi mesme se dresse,
Si ta bouche et tes yeux se veulent desmentir ?
Mieux vaut, sans un pourboire, à l’instant repartir,
Et que je prenne au mot de tes yeux la promesse.
Monk(teigne ?) et la Boétie, un essai
(parce que cet été luit, parce que cet émoi)