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Qu’il pleuve…
C’est un soir de vent, de tonnerre et de pluie. A présent, tisonne le feu
et ferme bien les volets, à l’heure où dans les champs l’ombre des monts
s’allonge. Elle est plongée dans la lecture des Hauts de Hurlevent. Un
livre est une fenêtre par laquelle on s’évade, la lecture une porte
ouverte sur un monde enchanté. Le ciel s’est habillé en Scaramouche. Un
brusque coup de tonnerre et la pluie persistante se change en pluie
d’orage, longue pluie, avec des éclairs nets ou diffus, le sceptre
rayonnant de l’éclair, et un tonnerre qui dirait-on fouette les
frondaisons dans les gris du soir. Par le cadre de sa fenêtre s’infiltrent
des minces fils de pluie -si vous laissez une fissure par où puisse
s’infiltrer un filet d’eau, peu à peu celui-ci ronge les murs- poussée
par les coups de bélier que le vent, qui se déchire et se démembre en
souffles lourds battant les bourgs, assène contre l’abondance soudaine
d’une pluie que ne veut ni homme ni herbe, pas plus que le tonnerre qui
vous fait sauter comme un enfant, ou ce vent qui arrive presque à
étouffer le gong du soir. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il tonne, rien
désormais ne m’étonne. Autant en emporte le vent !
Mathews, Cooper, Hugo, Green, Mauriac, Molière, Seghers, Miller, Coehlo,
Verhaeren, Legrand, Mitchell.