Accueil • L’oulipien de l’année • La nuit •
Poivron d’asile
– L’anguille... Quand nous aurons ferré le lieu, nous ne pourrons plus voir l’anguille. Quand on pêche le lieu, il n’y a plus que le lieu dans l’onde. Le lieu est un hypno-nageur. Ce soir, regardez, Audresselles va brasser toutes les nages pour nous ! Elle va plonger au fond des scapulaires d’huîtres, avec un poisson-lune élégant en sushi de congre baigné. Ah ! se faire du brochet en saumure, se frire des moules marinières... Ah ! la laitance et le lump de laitance... Pour vrai ça n’est pas la mer qui manque à Audresselles : pas mal, hein, comme image de la profonditude. On ne s’attendait pas à frire de la laitance aussi vite, et sans doute telle bombance. Regardez cette étoile de mer, elle boit, elle boit, et pourtant elle aura bu tout l’océan que rien ne sera épongé, s’il faut en croire les affaires de hausse du niveau de la mer.