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Petite reine
Le mâle est l’école des maux.
On compte deux sortes de maux maliques : le mal de dents et le mal d’amour. Le premier est celui qui résulte de l’évolution organique et le second est l’œuvre du mâle tout seul. Son chef-d’œuvre, pourrait-on dire, car plus il est ardent, plus le mâle provoque de mal d’amour.
Le mal de dents atteint en pleine face. Contre lui, je ne connais pas d’autre remède que l’aspirine et l’arracheur. Le jour où vous sentez un grand mal de dents bien installé dans vos gencives, rien ne vaut un camarade aux larges épaules. Vous vous faites petit devant lui et vous attendez que ça passe. Plus précisément, vous attendez qu’il prenne une pince pour déraciner le chicot et vous soulager.
Marcel FOURNAU, Petite reine, Seuil, 2002