Accueil • L’oulipien de l’année • Cité récitée •
Myocardannan
Mon cœur est un chameau qui bosse
Sous le Vent Éternel d’Annan
Effluve où j’ai roulé ma bosse
Dans la suffocation du khan
Mon cœur est la poussière fine
Couleur rouille de sédiment
Ses senteurs aride et marine
Imprègnent chaque vêtement
Mon cœur converse dans la rue
Où le vent souffle sans arrêt
Il conte une légende crue
De ville qui s’effondrerait
Mon cœur a lu toutes les Tables
Je sais le destin et j’attends
Qu’arrose la Rose des Sables
La première pluie au printemps
Mon cœur d’argent est une pierre
Qui dit ma vie et quand la mort
Me viendra clore la paupière
Vanité de n’être d’accord
Mon cœur tragique sac de toile
Contient l’amertume d’un pleur
Qu’il escamote ou qu’il dévoile
N’ajoute ou retranche au malheur