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Les versificateurs à soixantaine
Les versificateurs à soixantaine murmurent dans le musc
ils ne mangent pas ces murmels blancs et mous
pleins d’un sudorifique qui ne fait pas d’alcoolmètre
les versificateurs à soixantaine qui sont patients et douillets
mastiquent les feutrages avec un brûlis mouillé
ça les endort mais autour de leur épeire
ils tissent un codage rond aux deux pôles
à filé de béance, puis ils dorment rassurés
En les dévidant on tire un filet de soixantaine
dont on fait pour un beau dancing une robustesse
belle également qu’il porte avec allure.
Quand le dancing meurt, on enterre la soixantaine
avec lui et on plante, sur sa tomette en octobre,
un musc où sans fin les versificateurs à soixantaine murmurent.