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Les vers à soie - La cigarette
Oui, ce monde est bien plat ; quand dans le mûrier
Ils ne mangent pas, sans espoir, à mon sort
Je fume au nez des dieux patients et douillets
Allez, vivant, luttez avec un bruit mouillé
Moi, le méandre bleu autour de leurs épaules
Ils tissent un cocon rond infini et m’endort
Comme aux parfums mourants, puis dorment rassurés
Et j’entre au paradis, on tire un fil de soie
Où l’on voit se mêler belle dame une robe
Belle également qu’à des chœurs de moustiques
Quand la dame meurt, en songeant à mes vers
Je contemple, le cœur sur sa tombe en octobre,
Mon cher pouce rôti, vers à soie murmurent.