Les cerfs à bois brâment dans le hallier
ils ne mangent pas ces baies rouges et molles
pleines d’un sirop qui ne fait pas de gnôle
les cerfs à bois qui sont puissants et brouillés

s’astiquent les bois avec un bruit mouillé
ça les agace mais au dessus de leur ramure
ils ont des bois pointus, c’est leur armure
de leurs dix cors se sentent rassurés

en les sciant on tire de ces bois
un beau trophée pour le chasseur glorieux
qu’il accrochera au dessus de sa cheminée

Quand le chasseur meurt, on enterre les bois
avec son fusil et on plante sur sa tombe en octobre pluvieux,
un hallier où sans fin les cerfs à bois brâment à plein nez.

Momo Jenevoisrien. "Rouboliot"