Le 118 rue Jean Bart, cette adresse a toujours fasciné Hippolyte. Ses copains de collège en parlent en secret. Ils chuchotent, éclatent de rire, rougissent et se taisent à l’approche du garçon. Hippolyte, le premier de la classe, le chouchou qui ne pensent qu’aux études. Certains le surnomment saint Hippolyte. Mais en les entendant s’esclaffer Hippolyte rêve de découvrir de lieu. L’aspect mystérieux de la chose sans doute. A chaque fois qu’il essaie de se mêler à la conversation, les collégiens parlent alors d’autre chose, le prochain match, le devoir de la veille. Hippolyte décide de s’y rendre seul. Le vendredi soir, à la sortie des cours, il se dirige vers l’endroit mythique encapuchonné pour passer inaperçu. 110, 112, 114, il approche. Ca y est. C’est là. Une bâtisse austère, une porte sobre. Sur le fronton : Morgue Municipale. Pourtant c’est la bonne adresse. Il revoit alors les rires et les gloussements de ces camarades, leur silence à son approche. Eh oui, il s’est encore fait avoir.
Alors pour calmer la rage qui monte en lui. Le saint dit zut !