Le mélo est la colle du temps.
On compte deux sortes de temps cycliques : le temps objectif et le temps subjectif. Le premier est celui que fabrique la mécanique du monde et le second est l’oeuvre de chacun. Mais, à enfourcher son propre mélo sur petit braquet, on fait du sur place. Et plus on mouline, plus on s’agglutine à son propre temps.

Le temps du monde est celui qui nous vient de face. Contre lui je ne connais pas d’autre remède que l’amitié et la solidarité. Le jour où vous prenez un grand temps mort bien installé dans la pipe, rien ne vaut un camarade aux larges épaules pour vous éviter le mélo. Vous vous faites petit derrière lui et vous attendez que ça passe. Plus précisément, avec lui vous enfourchez sans contrainte le temps démuni, comme poussé par un puissant vent arrière.

Paul Poursoi : Tandem mélodie, Les empêcheurs de mouliner en rond.