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Le grand soir
– Le grand soir... Quand nous aurons allumé le feu de la révolution, nous ne pourrons plus voir la nuit du monde. Quand il y a le feu, il n’y a plus que le feu qui compte. Le feu est un libérateur. L’Histoire, regardez-la : le Che a chassé tous les servages pour nous ! Il a fixé comme horizon des promesses de mieux vivre, au prix d’une lutte élégante (Aragon dit "bec et ongles soignés" !). Ça ne fera qu’un tout autre concret bien sûr, mais on aspirait, mais on espérait : des vacances en RDA ou le camp de vacances à Cuba ! C’est vrai que dans l’Oise il manque la mer, mais, là, Creil n’était pas mal non plus comme image pour l’infinie étude du prolétariat. On ne s’attendait pas à partir en vacance d’emploi aussi vite, et peut-être aussi longtemps. Regardez cette étoile, je la vois, tu la vois, et pourtant elle n’existe plus. Le communisme dans la nuit est une petite étoile, morte et luisante à la fois.
La dernière phrase est extraite de la dernière page du dernier roman de Jacques Jouet, Le Cocommuniste.