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Le bistrot ivre
Comme je regardais le bistrot lumineux
Je sentis mon esprit et mes yeux pris de brume
Anglaise et tandis que le jour tombait, bruineux
Nous rampions, plus sourds encore que de coutume.
La mer là, devant nous, des possibilités
Nous lampions de nos lèvres sèches la musique
De tes yeux plus jolis que les banalités
Du barman au comptoir ou d’un pingre alcoolique.
La musique m’a pris, plus douce pour l’instant
Que toutes les boissons, ton regard, ton visage
Ravi, l’eau bleu-vert où, galérien palpitant
Je m’enivre de vin et lentement je nage.
José Martur, le Poisson qui bulle (2017)