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La nuit villanelle
En allumant le feu nous oublions la nuit
au soir il irradie et seul désormais compte
le feu l’hypnotiseur éclipse autant que luit
Le ciel dont la courbure aux ténèbres conduit
dévêt de son nuage une lune élégante
saisissement frisquet rien un feu dans la nuit
Le vent tourne au plafond courbe d’espace et bruit
geste auguste cuivré des punaises qu’il plante
le feu l’hypnotiseur éclipse autant que luit
L’océan nous aère et l’image s’enfuit
ici d’infinitude et de camp de vacance
saisissement frisquet rien un feu dans la nuit
La balance chavire et de noirceur s’instruit
mais aveugle gaieté nos regards traquent l’onde
le feu l’hypnotiseur éclipse autant que luit
Là-bas est-ce une étoile où néant ne s’ensuit
je la vois tu la vois bien qu’absente du monde
saisissement frisquet rien un feu dans la nuit
le feu l’hypnotiseur éclipse autant que luit