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La nuit isocèle
La nuit, quand nous aurons
allumé le feu, ne pourrons
plus la voir. Quand il y a
le feu, il n’y a plus rien
d’autre qui compte. Le feu
est un hypnotiseur. Voyez,
ce soir le ciel a dispersé
tous ses nuages pour nous.
Ses punaises de cuivre, il
les a plantées au plafond,
avec une lune élégante, en
arrondi d’ongle soigné. Il
en fait plus frisquet bien
sûr, mais on respire, mais
on s’aère : c’est vacances
et camp de vacances. C’est
vrai qu’il manque la mer ;
mais le ciel n’est pas mal
non plus comme parabole de
l’infinitude. Partir aussi
vite en vacances, personne
n’y aurait cru ; et partir
peut-être aussi longtemps.
Vois cette étoile, eh bien
elle n’existe plus là-bas,
si vite aille la lumière !
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz