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La nuit... en sonnet
La nuit n’existe plus sitôt que le feu brille
Seul compte alors le feu — le feu, l’hypnotiseur.
Voyez ! le ciel est pur, pas la moindre vapeur,
Au plafond un essaim de clous cuivrés scintille.
Dans ce champ d’or, la lune, ongle soigné, faucille,
Fait oublier le froid. L’air est empli d’ardeur
L’ouvrier en révolte est devenu campeur
La lutte syndicale, un voyage en famille.
Certes devant nos yeux ne s’étend pas la mer
Ces congés imprévus ont un parfum amer
Mais les cieux sont offerts dans leur infinitude.
Qu’on tourne le regard vers Béthune ou Sirius
On devine partout la même solitude
Et les derniers éclats d’un monde qui n’est plus.