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La musique populaire de Corse table sur Tino Rossi
La musique populaire de Corse table sur Tino Rossi. Est-il, dans
tout, le merveilleux jardin secret, et ne voit-on une auréole
orange qu’il revêt ? Dit-on qu’il est également ce velours, que
souvent c’en est doux comme une fleur ; qu’il ne demande jamais
ce perfectionnisme, que néanmoins c’en est délicat comme un
nuage ? Certes le bon père croit, dit-on, qu’avec une voix-fleur
il est automatiquement une fine fleur spirituelle. Tino Rossi
prend de l’aquarelle orange radioactive, et (il dit « Petit
Papa Noël » !) pèle rapidement... Moi, je le contemple : nuage
spectral, le pauvre père se pèle toute la figure ; fleur bleue
et naïf, donne trente-six mille tranches dorées à Neuilly. Tino
récite le Notre Père puis mange goulûment une dinde, tranche tant
et plus, dit finalement qu’avec une autre tranche il est rassasié
(une grosse tranche, toutefois). Tino Rossi mange encore. Il
avait dit auparavant : « C’en est fini ! Une seule tranche !
Plus de gourmandise, nuage bouffi ! Elle m’a refilé un
arrière-goût écoeurant de chou-fleur bouilli. » Il se demande
pourquoi ce serment (que désormais c’en est assez) comme une
fleur fanée le décourage. « Père éternel, dit-il, qu’aussitôt
un grand nuage d’est fracasse un second nuage occidental, et
cætera ! Qu’alors une foudre orange d’est affronte une décharge
orange occidentale ! » Tino se voit devenir une baveuse limace
que le Saint-Père écrase. Voit-il un malheureux petit Papy Chien
radoter de sa Calabre originelle ? Le Saint-Père lui dit ce qu’il
est vraiment : « Ce ténor que voilà ? C’en est plus que trop,
cette balourdise — pluie inepte dans tout le paradisiaque jardin
lorsqu’il nous demande, tel qu’il est ahuri, ce refrain que...
Non, c’en est trop ! Que définitivement cette star-comète
chuchote dans tout le paisible jardin édénique ! » Tino Rossi
dit que ce vocero n’y est parfois pas trop une catastrophe...
Queue basse, de star-comète adulée dans tout le populeux jardin,
maintenant c’en est devenu une citrouille orange ventrue. Avec
ses deux palotins, cornes dans le postérieur, Père Ubu pèle
derechef l’orbe orange sadiquement, et Constantin dit : « Me
voici, Marinella ! Une femme tranche forcément de cette pluie.
Mais voici Catarinetta : une demoiselle tranche davantage de
cette neige asphyxiante. Et enfin voici Ajaccio : une patrie
tranche toujours de Satan. » Patatras ! Une chouette noire dit
à Tino : « Adieu, et qu’il nous donne de l’air ! Orange pressée
au parfum ramoneur grillé ! »
Oskar von Pastior — cet extrait provient de « Cauchemar après
que l’inhumation est effectuée et avant l’agonie », ouest
américain textuel, petite collection verte « L’angoissant oeil
vitrifié du mauvais poète surréaliste », 2001-2008, traduction
d’Alain Georges Jadot, une version peu originale existe dans
« Klein Höricht », édition Klaus Illog Ramm, pilonnage 1975-1976
Tireur à la ligne interpolant : le texte original est retrouvé en ne lisant qu’un mot sur deux.