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La maliette
Près de moi la maliette se laissait étudier
La page était déserte et dormait sous juillet
Si elles s’en souviennent les phrases vous diront
Combien pour la maliette j’ai chanté de chansons
Faut dire
Faut dire qu’elle était belle
Sous sa couleur de suie
Faut dire qu’elle était belle
Et je ne suis pas beau
Faut dire
Faut dire que son cœur
Faisait vibrer son corps
Tenant toute la place
sous son rouge poitrail
Faut dire
Faut dire que son œil
Etait œil de lune
Tandis qu’elle criait
Ainsi qu’une souris
Faut dire
Qu’on ne leur apprend pas
A se méfier de nous
Nous serions deux amis la maliett’ m’aimerait
La page était diserte et mentait sous juillet
Si elles s’en souviennent les phrases vous diront
Comment pour la maliette s’arrêta la chanson
Faut dire
Faut dire que vous mourez
Dès que l’on a posé
sur vos plum’s impalpables
Le doigt le plus léger
Faut dire
Faut dire que vous mourez
Lorsqu’on vous tourn’ le dos
Qu’on enlèv’ son chapeau
Quand le soir tomb’ trop tôt
Faut dire
Faut dire que vous mourez
Lorsque l’on vous regarde
Trop longtemps lorsqu’on rit
Tout en vous regardant
Faut dire
Qu’on ne nous apprend pas
à bien les regarder
Loin de moi la maliette au loin s’en est allée
La page était déserte et pleurait sous juillet
Et le soir quelquefois, qd les phrases se couchent
J’entends comme une voix
J’entends c’est la maliette
Paroles et musique : Jacques/Mort (aka Brel/Shuman)