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La complainte de l’abrupte
Sur la face lisseDu granit qui glissePas le moindre trouPas un trait qui saillePas la moindre faillePour planter un clou.Ce poitrail superbeComme un corps imberbePourrait t’effrayerIl bombe le torseIl montre sa forceComme un bouclierSur la voie raide et abrupte, pas moyen d’avancerIl faudra bien pourtant trouver comment progresserLorsqu’aucune encocheNe barre la rocheIl reste un espoirUn machin infimeLe moyen ultimeLe truc des grands soirsCe moyen uniqueCrochet métalliquePour les gouttes d’eauVoilà qu’il accrocheL’écaille de rocheComme un grain de peauSur la voie raide et abrupte, pas moyen d’avancerIl faudra bien pourtant trouver comment progresserLa petite échelleQui forme margellePeut te supporterIl faut être lesteMesurer tes gestesNe rien bousculerSous le poids des tripesLe crochet s’agrippeTu peux t’éleverSur quoi tu reposes…Pense à autre chose !Tu sens l’air vibrerSur la voie raide et abrupte, pas moyen d’avancerIl faudra bien pourtant trouver comment progresser
Par Guy Deflaux
Source : « La Complainte de la butte ».
Paroles : Jean Renoir, musique : Georges Van Parys.