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La Sepmaine ou Creation du Monde

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Quand un poète décrit le monde entier dans son poème, on a toutes les chances, en cherchant notre petite bête, de la trouver. C’est ce qui arrive quand on relit " La Sepmaine ou Creation du Monde " de Guillaume de Salluste du Bartas (La première semaine, 1581). Nous lisons en effet dans le " Cinquiesme jour de la sepmaine " :

Mon livre, heureux tesmoin de mes heureuses veilles
Ne rougi de porter les mouches, les abeilles,
Les papillons cornus, et cent mil autres vers,
Peints sur ton blanc papier du crayon de mes vers.

[…]

Je ne tayrai pourtant ce fecond vermisseau
Qui d’oiseau se fait teigne, et puis de teigne oiseau :
Qui naist ici deux fois, qui void deux fois la rive
Du mortel Acheron, laissant vive et non vive
Sa posthume semence : et qu(i) le tendre crin
Du blanchastre meurier transforme en ce beau lin,
Ce reluisant estain, ceste laine subtile,
Que pour nous, non pour soy, curieuse, elle file,
Précieuse toison, qui n’ornoit autrefois
Que les membres sacrez des venerables Rois :
Mais le prodigue orgueil des hommes de nostre aage
Profane tellement son magnifique usage,
Que ceux dont l’estomac abaye apres le pain,
L’estiment moins que rien, si d’un parement vain
Son fil n’est tout couvert d’un de ces metaux rares
Qui d’un feu non mourant bruslent les coeurs avares.