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Je regarde la buvette
je regarde la buvette elle est lumineuse claire
comme une brume londonienne et son glauque éclat
nous crève les prunelles nous fissure l’âme et on rampe
là l’une vers l’autre dans nos prunelles et nos âmes
pendant que la journée se casse nos gosiers secs lampent
le concert de nos breuvages de tes jolies prunelles
comme océan de potentiels là devant nous
l’autre est partie sans laisser de dringuelle
et la barmaid nous fixe nous dit alors vous
ce sera quoi ? ce sera pour l’heure juste boire
la teinte ardoise de tes prunelles ton attention ta figure
dans l’océan de phénomènes possibles là où on nage
Partie de la poésie « Au chef-lieu du Cher » de Johanna Nun, in La moitié de 142 la Mule qui butine, année 2014
Les mots masculins sont remplacés par des mots féminins et vice-versa.