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Gestomètre du réveil

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Grimacer au démarrage du réveil.
Se boucher les oreilles.
Serrer oreillers et peluches.
Se tourner.
Se retourner.
Gesticuler.
Lever le bras vers l’interrupteur après hurlement parental.
Laisser retomber le bras.
Se tourner sur le ventre.
Sortir un pied.
S’asseoir.
Cligner des yeux.
Se lever.
Marcher jusque l’autre interrupteur, le vrai, celui de la grande lumière.
Regarder vers l’escalier.

Vociférer énergiquement contre les hurlements du sous-sol. Oui, je suis debout ! J’aimerais beaucoup qu’on cessât de me rappeler de me lever alors que je viens de le faire. Ça énerve tout le monde ; je vais encore avoir l’air plus antipathique qu’une bestiole rageuse dérangée en pleine hibernation. Oui, je vais mettre tout le monde en retard à l’école. Il serait possible que je m’en foutisse, moi je commence par une heure de pause, mais j’ai la bonté insigne d’éviter à la voiture obèse de courir un trois mille mètres effréné supplémentaire. Je sais, je suis chroniquement en retard, mais j’ai tant de choses à penser !

Revenir vers le lit.
Se pencher un peu.
Fouiller dans le tas de vêtements peut-être disponibles.
Se redresser.
Soupirer.
Lire l’heure tardive.
Se frotter les yeux brûlés par la lumière.
Bailler.
Fermer la bouche.
Se tourner vers la porte.
Y courir.
Dévaler l’escalier.
En pousser l’interrupteur au passage.

Gestomètre : cerner une séquence de vie mesurable en minutes ou en heures, propre à décrire chronologiquement nos manières de table, un trajet en ville ou à l’intérieur de la maison, l’usage des outils et accessoires d’atelier ou de bureau… Écrire à l’infinitif la succession des gestes accomplis. Passer à la ligne à chaque nouveau
geste.