Aimer les compositions géométriques de la Maternelle avec ses frises qui font le mur
Voir des Croix de Lorraine, des wasistas arabiques, dans la rue des Noirs
Tanguer,virer de bords,zigzaguer,chalouper, parmi les chapeaux pointus populaires
Se recueuillir aux fenêtres cassées des forêts ouvrières, et aux miroirs des carreaux de fenêtres nettoyées non moins ouvrières
Jouir du chant des oiseaux, des affiches interdites et des corbeaux résistants aux fers rouillés et verrouillés
Frissonner aux branches d’hiver où les bourgeons s’accrochent quand les barbelés frisent — encor un quignon de pain au coeur brisé
S’emmitouffler sur la place de grève, chateau d’eau, cheminée d’usine, rails ensevelis sous les vestiges des pavés
S’attendrir par la tourterelle au vert tendre, c’est encore l’âge de fer
S’infiltrer, aux gouttières les mousses, aux briques la suif, au passé les histoires
Sourire aux pierres de l’Antiquité qui parlent moins que les couleurs peintes au printemps dernier, quand nous semblons étrangers au chien domestiqué et aux fermes d’antan
Surprendre Bob Marley et ses compagnons d’infortune, dragons ennivrés dans leur cité
Pré sentir le lierre comme des lianes improbables vers un monde abandonné, nudité appropriée, expropriée
Caresser la brique râpeuse comme un vieux rideau de velours
Conscientiser, voici les romanichels dans leur bonheur préfabriqué par nos soins, comme un Jardiland et ses nains de jardin
Respirer le piquant âcre des cités, si rassurantes dans leur opiniâtreté, le Père Noël n’a jamais fini de grimper
Folâtrer, les mains glacifiées par le retour des fruits et légumes, faim de la ruelle