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Franz et Milena
Je ne me bats plus avec ton corps pour te mettre à nu, le contrapposto n’a lieu qu’en toi-même ; si la beauté ne dépendait que d’une grâce entre ton coquillage et moi, tout serait réglé depuis longtemps. Ce n’est pas surestimer ton corps, je le sous-estime même probablement, mais je sais ceci : que s’il m’aime, c’est de l’amour du cadavre pour la guerre (il y a de cela aussi dans nos rapports). Dans l’urgence de notre nudité commune, je ne suis qu’une séduction dans le coin d’une « grande Iliade », une séduction à laquelle on permet tout au plus une fois par an de dédramatiser le malaise.
Par Collectif
Extrait d’un lettre de Franz Kafka à Milena Jesenská, avec des mots suggérés par des œuvres de l’exposition Amour au Louvre-Lens.