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Et Didier réinventa son long jeu à tâtons
Personnages :
— Tino, adolescent corse rêvant d’être irlandais, qui pour cette raison se fait parfois appeler Sean.
— Georges, son père, homme bougon ayant un léger penchant pour la bestialité, et qui par ailleurs aime rappeler certaines évidences. Surnommé « Tonton G » ou tout simplement « Tonton ».
— Le ramoneur. On sait de lui peu de choses, si ce n’est son nom : Justin d’Astrée
Jota, de la sonate en ut dièse « Tronn » (Virgin)
Tino est dans le jardin et voit une orange.
Il dit « revois-je un trognon d’ananas étêté ? »
Tino s’étonne : joli nuage vert ? Dais ardent ?
Râleur, Tonton G. dit « Java est en Indonésie ! »
Tino dit « attendons ; je vais ronger la nuée. »
Tonton dit « j’ouvre le gardénia. Tiens, Sean ! »
Tonton avale et dit « erg sera ni onde ni jus. »
Tino, tel un dragon, se sert (viande, notai-je)
Tino dit « ton nuage sent la rose de janvier. »
Tino s’étonne : gardénia ? Liseron ? (tt ! déjà vu !)
« Ado aviné, se dit Tonton, le Jura n’est Niger ! »
Tino voit un naja gris, désolé d’être tanné.
Déjà tendre, Tonton vise son iguane rital
et, avide, Tonton s’étonne : « grésil au jardin ?
Astéroïde ? Nova ? Et stalinienne, rogntdjû ! »
Tino dit « Je vois ! Rut de l’orange à antennes ! »
Tonton dit « je sers ! Une darne gitane ! Voilà ! »
Tino donne vite l’orange à Justin d’Astrée.
Tiré de T. von Jegt : « Annan » (édition Larousse)
Par Didier Bergeret
Chaque ligne est une anagramme de « Et Didier réinventa son long jeu à tâtons ». On pourra remarquer que cette contrainte a été plagiée par anticipation par Oskar Pastior, du moins par son traducteur, dont j’ai repris l’excellente anagramme « Tino est dans le jardin et voit une orange. ».