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Essai canaille
Un soir de nerfs. Entend-elle le vent, le tonnerre, la pluie ? Sûrement pas : elle est encore plongée dans sa bd débile, lesHauts de Hurlevent. Aux coups de tonnerre, pas un cheveu ne lui bouge. Je rêve d’une pluie persistante qui l’inonderait, ou encore mieux, d’une pluie d’orage où elle serait noyée sous des éclairs bien nets, pas diffus. Que le tonnerre lui fouette les rondaisons (ses rondeurs sans raison) ! Le soir me grise : je vais lui ouvrir la petite fenêtre, on verra si elle résiste à mes coups de bélier, et la pluie ne sera pas mince ! Elle ne veut ni homme ni herbe ce soir, j’espère qu’elle en aura en abondance, comme la pluie. Elle va sauter comme une enfant à chaque coup de tonnerre, et le vent dira pour qui sonne le gong ce soir.
Henri Maffieux, Tinte Catherine.