Accueil • L’oulipien de l’année • Il se penche il voudrait attraper sa valise •
El Desmilliardo
Je penche sombre au sol, veuf d’un sac attrapé
Des escrocs convoiteurs, ma valise abolie :
Je penche sans étoile, et, surpris, luth happé,
Vois les vieux fayots noirs de la mélancolie.
On m’a marchandisé un tombeau salopé,
Provincial floué de Grèce et d’Italie,
Fleur bâtarde greffée au cœur mort écharpé,
L’os grignoté, mité, la tenture salie.
Suis-je urbain ou boueux, cotte troussée en rond ?
Ma pâle lâcheté rougit mon front en peine ;
J’ai rêvé la gadoue et vu purin en Seine…
Je regrette, vainqueur, deux bicoques marron :
Je revêts tour à tour des loques, tel Orphée,
L’écu d’or de la sainte, au matin, pour la fée.
Raymond le Rival