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Dent à aiguail
Le gneiss est dense. Lisse. Magnifique.De temps en temps, pas la plus petite fente ne l’égaie.Pas le plus petit vide ne lui dessine un anus.Pas la plus petite saillie ne l’entaille.Il lève le buste.Et le passage s’appelle Walk the Plank, géhenne de flibuste.Quand il n’y a nulle saillie et que la dégaine est inutile,Il subsiste une issue. Unique. Ultime.Le viatique des sujets sublimes.Tu saisis une dent à aiguail.Une simple dent de métal, aigu et affuté.Un suivez-le-jeune-dame à gneiss.Tu l’ajustes au plus haut du pistil qui saille.D’un minutieux millième.Fini, il est mis.En bas à l’apex de la dent, tu suspends un petit filet tissé qui a la taille de deux de tes pas.Tu te détends.Tu ajustes le pied au bas du filet.Et tu lestes lentement de ta masse la simple dentelle.Si lentement. Le plus petit geste subit et le filet s’esquive de sa fine saillie.Peu à peu, ta masse se glisse au-dessus de la dent.Petit à petit, la dent plante l’épine dans le gneiss et en est stabilisée.Len-te-ment, tu t’appuies et t’élèves.Évite, quelle qu’en fût l’envie, la vue de la béquille qui te tient.Le vent palpite.