À monsieur le directeur départemental des affaires sanitaires et sociales

Monsieur,

il est de mon devoir d’attirer votre attention sur le cas du jeune Tino P., qu’il me semble urgent de soustraire à la mauvaise infuence de son père, Oskar P.
J’ai pu observer de façon récurrente, lors de mes déplacements au domicile de la famille [1], que Tino souffrait de graves lacunes, tant sur le plan syntaxique que lexical. La famille P. est installée en France depuis peu, et connaît mal notre langue. Mais de récentes observations m’ont confirmé que le père de cet enfant ne fait rien pour améliorer les compétences linguistiques de son fils. Au contraire, il semble prendre un malin plaisir à le désorienter, en lui fournissant de fausses informations sur le monde qui l’entoure, jusqu’à lui faire confondre une fleur et un nuage.
Un enfant peut-il se préparer à affronter la vie sociale en grandissant sous la coupe d’adultes irresponsables qui s’ingénient à la priver d’informations essentielles pour structurer son rapport au monde ?
N’est-ce pas là une méthode idéale pour former des délinquants sans repères, pour qui tout est égal et rien n’a d’importance ?

Brice Portefeux, ramoneur de cheminées anciennes