Accueil • L’oulipien de l’année • La nuit •
Critique d’Art (cimboldo) : sur le tableau d’un Oupeinpien par anticipation.
Quand nous aurons contemplé Le Feu, nous ne pourrons plus nous voir, c’est ainsi. Une fois vu Le Feu, il n’y a plus que ce tableau qui compte. Le Feu littéralement nous hypnotise, c’est sûr. Regardez, le peintre a agencé tout un visage pour nous ! Il a figuré au-dessus du front des braises tournillant comme ivres, avec des lueurs zigzagantes en arrondi et des anguleux tisons ignés. Pour le nez, il ne faut plus qu’un briquet, bien dur, et du cordon en spires en guise de front sévère. C’est d’une violence ! Il y a là tant de violence ! C’est vrai, rien ne manque à cet enfer, c’est le fiel, n’est-ce pas, le mal conçu par l’homme sauvage dans toute sa plénitude. On ne s’attendait pas à réagir à cette violence aussi vivement, on eût aimé qu’elle fît long feu. Regarde cette toile, tu la trouves jolie, soit ! et pourtant elle en dit beaucoup plus, s’il faut en croire le savoir-faire de l’espèce humaine en cette matière.