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Couver vers en série
En Cévennes, couvaisons en onces : au ver
Sera nécessaire en maison un air sec, sain.
Noir à sa naissance, aura successives mues,
Une croissance au carré, énorme, suivra :
En mai, six cm minimum aura ce ver !
Va se créer casa sur rameaux en arceaux,
Où se croise - recroise sur soi, sur sa soie.
Se cerner en soi-même : cocon arrimé !
Ce mori mimosa ; va vomir soie écrue ;
Ne s’usera soie ouvrée si mise en cuvée,
Sous eau vive récurée, rasée, usinée,
Soie moirée sera mise en commerce : soierie.
Mais ce ver aura cessé sa vie sereine !
Vraie sinécure sur sa ramée mûrière,
Ou soumission assurée à nos névroses ?
Nous nourrissons ces vers, sans savoir si cerveau
En eux en a conscience sans rien énoncer.
Haïku d’alexandrins en contrainte du prisonnier. La contrainte du prisonnier : un prisonnier veut envoyer un message mais ne dispose que d’un papier minuscule. Pour gagner de la place, il formule son message en évitant toutes les lettres à jambages. Ne restent que a, c, e, m, n, o, r, s, v, w, x, z. Si le prisonnier dispose d’un peu plus de papier, il pourra se permettre d’utiliser le i.