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Contrainte oulipienne
La page est blanche. Lisse. Superbe.Parfois, pas la moindre ligne pour la strier.Pas la moindre tache encrée pour lui dessiner un œil.Pas le moindre trait pour l’échancrer.Elle bombe le torse.Et la voie s’appelle The Workshop, L’Atelier.Lorsque les idées font défaut et que toute ébauche de plan et de progression est impossible,Il reste un moyen. Unique. Ultime.La réserve des grands cas.Vous prenez une contrainte oulipienne.C’est une simple contrainte, de quelques mots, pointus et acérés.Un hameçon à idées.Vous la posez sur le blanc de la page blanche et millimétrée.Voilà, la contrainte est imposée.En vous accrochant à la contrainte, vous dévidez une courte phrase de trois mots.Vous respirez.Vous ajoutez un adjectif au dernier mot.Et vous chargez lentement tout le poids de votre imagination sur ce mince appui.Très lentement. Toute inspiration brusque fait clinamen, fait déroger à la contrainte.Progressivement, votre écriture se plie à la contrainte.Au fur et à mesure, la contrainte imprime sa marque dans la page et se trouve consolidée.Encore plus lentement, vous rédigez une deuxième phrase.Évitez à tout prix de vous relire.L’air vibre.