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Ce fil de soi
Tout ne tient qu’à ce fil de soie embobinée
Comme l’on rembobine un lointain film de soi
Âcre, sa vie en creux qui défile et déçoit,
Aux si filants émois, ébaubie, débinée.
Qu’elle tisse cent fois sa vie enracinée
Aux cris avides, courts, du roi sans foi ni loi
Qu’est le tisserand lourd qui voit, de bon aloi,
La chrysalide en croix, ravie, assassinée.
Rêvant de pavillons flottant en sémaphore,
Se métamorphosant de ver en papillon,
En deux vers, parions qu’elle ose une anaphore.
– Août, hisserai-je enfin la coque en passion
Ou tisserai-je en vain le cocon des chenilles
Où vit ce régent dingue aux folles cochenilles ?