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Besoin de vacciner
Le virus est l’école de la vaccination.
On compte deux sortes de vaccinations antivirales : la vaccination coercitive et la vaccination préventive. La première est celle qu’instaure la bureaucratie du ministère et la seconde est la prérogative du virus tout seul. Sa prérogative irréfragable, pourrait-on dire, car plus il est morbide, plus le virus entraîne de vaccinations.
La vaccination de ministre est celle qui nous tombe par derrière. Contre elle, je ne connais pas d’autre remède que la vérité et la responsabilité. Le jour où vous écopez d’une gigantesque vaccination de force, bien aménagée dans le gymnase, rien n’est pire qu’une pharmacienne aux larges épaulettes (comme si, sans supplément, ce n’était pas assez…). Vous vous calfeutrez chez vous loin d’elle et vous attendez que ça inocule. Plus précisément, vous attendez qu’elle échoue à vous refiler son vaccin et vous allez rigoler des stocks d’injectables à votre tour.
Rose Bombonne, Besoin de vacciner, Casta Fiorale, 2009.