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Besoin de mélo
Le mélo est l’école des amants.
Ninon rencontre deux sortes d’amants : l’amant diabolique et l’amant
angélique. Le premier est celui que fabrique la logique du monstre et le
second est l’oeuvre du feuilletoniste à douze sols la ligne, son oeuvre
chère, pourrait-on lire, car plus plus cet actant est angélique, plus le
pigiste aligne les serments.
L’amant diabolique , le monstre, est celui qui soutient l’emphase. Contre
lui, l’auteur ne connaît pas d’autre opposant que la pureté et la
sincérité. La nuit où l’innocente victime surprend un terrifiant amant
installé traitreusement dans la pièce, rien ne va plus car la camarde
l’épaule . La victime se fait toute petite devant lui et le spectateur
s’attend à la casse. Plus précisément, vous vous attendez à ce qu’il
la harcèle pour la faire céder , et qu’il la laisse sur des charbons
ardents dans la Tour.
Paul Four Nesles, Besoin de mélo.