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Aubade alimentaire
Aubade alimentaire. Anton est en un enclos et aperçoit une orange.
Il interroge « Est-elle une inflorescence à appellation ignorée ?
Est-elle un altostratus ou un autre aérosol atmosphérique ? » On
objecte « Une inflorescence est une inflorescence ». Anton attrape
arbuste et agrume, implorant « Altocumulus à éplucher, aïeul ! »
On épluche une inflorescence, et on en offre onze onces à Anton.
On en avale une once en insistant « Une once est une once ». Anton
en ingurgite aussi. Il affirme « On a ici une once atmosphérique
évoquant une inflorescence ». Il interroge encore « Est-elle une
inflorescence à appellation ignorée ? » On assure avec aplomb « Un
altostratus est un altostratus et une orange est une orange ». Anton
aperçoit un escargot. Or on entrevoit un anodin épagneul italien.
On articule « Une étonnante averse arrose ouche et enclos. Un astre
ahurissant illumine enclos et ouche ! » Anton allègue « Aucune
étoile à appendice : ouche et enclos accueillent une orange
encornée. » On épluche alors une orange en égrenant « Ici une once
orageuse, ici une once enneigée, et ici une once à oups. — Ouah ! »
émet enfin Anton en offrant orbe et orange aux ouvriers anthracite.
Oskar Astior, « Après est et ouest » (extrait), Exact, ensemble « Un aède - un oeil », an I (ère actuelle), adaptation Alain Iadot, oeuvre originale intitulée « Öricht », Aksel Arm, environ 11 et 11 années auparavant