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Annanyme

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Hervé, ou le Mémoire de Berg

Le futur est rose à l’enfant innocent qui part au pays de la couleur, hors des villes suffocantes d’Annan. Le printemps transporte le son d’une lettre de sa première compagne, de si doux effluves de son vêtement. L’air heureux d’un sifflement la désigne :

« Pierre, avons-nous enfin une fine pluie bien propre ? Notre conversation date de... de cette année des dix vents tumultueux, et aussi de ses trois terribles journées de désert. Nombre d’enfants n’ont plus jamais souri ni rien. Le mouvement de la mer charrie tous sables au jour, tire la vallée d’Annan au vent d’est, finit par interdire notre identité et avoir quelques uns à sac. On a gravé de cesser. Chameau de Pierre, raconte-nous ! »

Destins de citoyens d’Annan ? Ils sont sanglants et s’y conforment ! Mais les autres aussi s’effondreraient en lancinant si toute rue devait subir la Une : toutes soient d’Annan ! Arrête de devenir un compagnon de son tragique. Qui ne se révolte point chaque jour sait que son étonnement rouille. Il sort s’imprégner de banalité ou d’amertume dans les conduits des destins certains, va souffler sa poussière dans les murs éternels de la mort. Son métier manuel en fait l’adulte sans hasard que l’argent sur guide toujours dans le malheur et l’effrayante toile des ans.

(Destin de cités - Pierre Le Tellier - 2002 Annan International)

Ce texte assez obscur est un « ananyme » : il utilise les mêmes 228 mots que celui de Le Tellier mais dans un ordre différent. Par cohérence, les 14 mots du titre et de l’indication bibliographique ont aussi été mélangés entre eux, mais n’apparaissent pas dans le texte lui-même. Ces mots sont employés autant que possible dans des contextes différents de l’original, notamment en les faisant changer de catégories grammaticales (adjectifs devenant noms ou verbes et réciproquement).