Accueil • L’oulipien de l’année • Cité récitée •
Annan ou un fatum cristallin
Trois jours lourds,par grand ruminant bossu, nous ont conduits au val d’Annan, pays d’air infini. L’air toujours mouvant balaya moult parfums cristallins ou marins, l’air introduisit un mini mica roux qui, au final, imbiba tout habit. Son cri aigu, lancinant, non stop, mutifia tout "chat" urbain . L’album "sabuli rosa" vaticina : "Si l’air choit, tout mur urbain d’Annan va choir, itou."
À Annan, au jour du vingt mars sans crachin, tout minot (dix ans moins trois mois) doit sortir au hasard un caillou brillant (Ag.) d’un sac tissu.
Au caillou gît son sort : plus tard son job, son futur pacs, cinq ou six gamins ? À quand sa fin ? Un sort tantôt doux, tantôt banal, tantôt sanglant. Mais au sort doux ou dur - la loi l’y contraint - tout citadin d’Annan dira "oui "sans indignation.
Au cornac, nous avons dit : "abasourdissant !" Il a souri.
"Subir un sort navrant, pfft !... Non importa ! Fus-tu l’artisan du sort pourri ? non ! Alors !..."
R. V. du Tissu, Myosotis City