(ou comment Raymond devance Jacques pour la première fois)

Par expérience, on peut dire qu’il existe deux sortes de cyclistes : le leader, et le coureur lambda.

On sait du premier qu’il contribuera à la légende du tour et du second qu’il essayera de suivre son sillon.

Un microsillon pourrait-on dire, même si, en principe, ce n’est pas à la poule (mouillée) de chanter avant le coq.

Le leader est celui que tout le monde voit, celui qui vient seul, face à la route, le plus fort le plus beau.

Il n’y à pas grand chose à faire contre lui, le seul remède c‘est un peu de chance et beaucoup de malice.

Dès le moment que vous prenez la roue d’un grand champion, rien ne vaut que de réfléchir un instant.

Occupez-vous à rester derrière lui, et devenez aussi invisible que possible en espérant un oubli.

Repérez l’instant où il lève les bras pour, le croit-il, fêter sa victoire, puis doublez-le brutalement pour le battre sur le fil.