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Fonderie à la Corderie

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Pense à la
poussière sur le ventre
d’une vierge

*

L’homme ne savait pas
qu’un démon vert
au visage pur et discret
était derrière lui
qui lui arracha les oreilles.

*

Un sourire grave
des lèvres fanées
des yeux damnés
l’abstinence à jamais

*

La vérité entière rend malade
la sagesse n’a aucun sens
le mutisme n’a pas de signification
la conversation véritable fait la raison et l’intelligence

*

Ces souvenirs colorés des volumes coquins
Rien. J’imaginai sa vue noyée
Mer complice
Temps agenouillé par un précipice
sans moi

*

Ces confidences cette conversation
des motifs de larmes ou des ennuis
son pessimisme demeurait

*

La première était Mme Micheline
abandonnant les drogues en trois ans
comme la plupart des médecins
de peur de mourir

*

Il y avait toujours un vrai livre pour préserver l’espace.

*

Une brise, la lune
Le sourire d’un enfant
De ce monde en couleurs
Une prière

*

Daniel Dariste montait la garde
avisa un gros cerveau qui baillait
puis vers quatre heures :
"on pense que c’est pour ce matin"

*

Poumons chargés de braise,
je vivais sur sa langue

*

À la limite de pleurer
la fille mordait mes paupières
avec une rigidité mathématique
sous la banquise immobile et glacée

*

Mars est dans la nature.
Toujours subtil.
Sa proto-existence de médiocre qualité
signifierait la mort.

*

Je pars, désolé et hostile.
La raison ? C’est un cauchemar.
Respirer, deviner, éteindre, s’endormir,
puis ronfler terriblement.

*

La vieille gardienne acceptait la vie terrestre en mangeant.
Mais son mari et leur enfant ne comptaient plus.

Poèmes fondus dans les ouvrages de la médiathèque La Corderie (Marcq-en-Barœul)