Accueil L’oulipien de l’année Diomira, une ville invisible
Démèbre

Page précédente Page suivante

Je ne reste en ces terres et je me rends vers l’est. Près de sept
cents verstes de sentes me mènent en Démèbre, centre de trente
temples de perles, de stèles en fer d’êtres vénérés et de
déesses, de venelles gemmées de tesselles d’ébène, de scènes en
verre, et de merles très chers perchés en des flèches dressées,
excellents ménestrels des levers célestes. Certes l’ensemble de
ces effets recherchés se présente de même en des terres externes.
Le secret, l’élément-clé de Démèbre se ressent en septembre, vers
les vêpres. Les ténèbres s’étendent et règnent derechef ; les
réverbères pervenche, pers céleste, verts, blé, pêche, henné se
déclenchent en même temps près des entrées des selfs et des
mess ; telle femme hèle de chez elle : hé ! En ce bref présent
éphémère, des gens se remettent en tête les mêmes vêpres égrenées
précédemment et s’en délectent... Et ce déferlement de rêves me
tente.

Chresten de Gênes, « Les terres secrètes » (Entrée), exégèse de
Gef