Accueil L’oulipien de l’année Cité récitée
Chez les Emmems

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Trois jours de trek, où je respire ce terrible sirocco sur le dos de
cette drôle de bête bossue, et je suis ici.
Cette combe d’Emmem est le lieu d’Eole démesuré. L’éther qui bouge
véhicule des odeurs de désert et de mer, des sciures d’oxyde de fer, et
des vestes prises de sel
Le sifflet empêche le dire des rues.
Le Livre des Fleurs de Poussière dit que si Eole cesse de souffler,
tout tremble, les murs et les torchis, les pierres et les briques.
Chez les Emmemites, les jours d’heureuses pluies, ce gosse de dix
plombes joue le
jeu des pierres, des perles de verre [1], le terrible loto du cuir [2].
Sur cette pierre tout est dit : le vivre et le mourir, les métiers, les femmes, les hommes et leurs héritiers. C’est doux, c’est dur, c’est
terrible et démesuré.
Chez les Emmemites, tout me semble compris.
Je me dit que c’est le désert, le guide sourit :
Tu peux crever, ici c’est vivre qui compte.


[1Hesse.

[2la terrible histoire des mômes qui tirent les billes glacées d’un sac
de loto, et du dictateur. C’est dans un bouquin de Marquez.

Sans a, sans n.