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Ventricycle

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Le cycle est l’école de l’air.
On compte deux sortes de courants d’air cyclistes : l’aquilon réel et l’alizé idéal. L’un est celui qu’exécute l’outillage de la terre, le second résulte du cycliste tout seul. Exercice de son génie, dirons-nous, car autant il est diligent, autant le cycliste engendre d’air.

L’aquilon de la terre est celui qui nous atteint à contre-courant. Contre lui, je ne connais d’autre soin qu’entente et solidarité. Le jour où l’on encaisse un grand noroît tout installé dans le nez, rien n’égale un collègue à dos large. On se tasse derrière lui et l’on attend que ça tourne. De juste, on attend qu’il s’écarte et cède le relais où l’on ira s’éreinter à son tour.

Saul TOURNEL, Désir de cycle, Seuil.

Pas tout à fait un lipogramme (où l’on s’interdirait une ou plusieurs lettres), mais un « lipophone » sans les sons b, f, m, p, v : les consonnes labiodentales, celles qui font bouger les lèvres. Facile de jouer les ventriloques une marionnette à la main.