Accueil L’oulipien de l’année Diomira, une ville invisible
Un mot sur deux

Page précédente Page suivante

En peu de mots et en allant toujours vers le passé l’inconsolé se plait
à imaginer une contrée avec des coupoles d’argent, des statues de bronze ; apostrophant tous les dieux : « Tu rues espèce d’âne ». Un ténébreux en deuil, un prince en exil qui hantent chaque créneau sur
la tour abolie, ces apparitions le malheureux les repousse, déjà il les a vues, revues, dans d’autres vies. Mais sa propre étoile, celle qui est partie si loin ? On piétine.
Arrive un soir en septembre où les imprécations raccourcissent. Alors
que les lampes fumeuses s’éteignent toutes seules, aux berges des
bassins et près d’être terrassé, une voix…
Une femme chante - hou, hou - en conviant à plonger ceux qui à cette
heure y pensent car ils ont déjà franchi une rivière pareille, traversée
qu’ils ont réussie, cette sirène là aidant.

Italo Carnavalo – Les fruits invisibles (Abaclar), traduit de l’aquitain
par Anne Thibaudeau

Suivant la matrice des "impairs" proposée par GEF :

En * de * et * allant * jours * le * l * se * à * une * avec * coupoles * argent * statues * bronze * tous * dieux * rues * d * un * en * un * en * qui * chaque * sur * tour * ces * le * les * déjà * les * vues * dans * autres * mais * propre * celle * est * si * on * arrive * soir * septembre * les * raccourcissent * que * lampes * s * toutes * aux * des * et * d * terrasse * voix * femme * hou * en * à * ceux * à * heure * pensent * ils * déjà * une * pareille * qu * ont * cette * là *

Italo * - Les * invisibles (*), traduit * l * par * Thibaudeau