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Poèmes bouturés

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Première bouture issue du texte À Bourges, de Ian Monk

Avec ses deux pieds dans le même sabot il est vraiment très maladroit,
à moitié arménien et aussi coréen,
il nous fait n’importe quoi,
nous laiss e dans la panique
avec lui, tout se casse,
même le bocal des poissons rouges ;
les problèmes ne sont pas facilités, nous demeurons
comme des moutons ssans lane,
sans appui fixe nous tanguons à cause de lui ;
nous espérons que tout il fera pour s’améliorer
de ce que Tonton reproche à cet olibrius
aux inexistantes possibilités.

Pas de pot ! Il est londonien
Et va nous foutre dans le purin,
Et s’il se casse à la maison
Après cette quantité de boissons
Évidemment alcoolisées,
Minces sont ses possibilités.
Tout chargé d’ans, le regard fixe,
C’n’est pas l’lait qui l’rend prolixe !
Il montrera le pouvoir du vin,
Ce glouton, ce carvassin
Des regards devenu la cible.
Vraiment, rien d’autre n’est possible !

Bouture mince palindromique

Clic-clac
Clac-clic
Souris à la photo,
Tino !
Sois
Joli…
Plus joli !
Ton air bovin
Nous fait vomir
Jusqu’à plus faim !
Ton air gaga, ton air chafouin,
Plus un photomaton, ça fait trois !

Clapot
clignotant,
africain
anormal
soutirant
jamais
tous
bonus,
voudrait
justificatif
pour rag lan
tonkinois.

La même bouture en morale élémentaire abrégée

maison rose maison close maison j’ose
club libertin
 Paris festif  Paris lascif  Paris canaille
   Paris nocturne  
 Paris sous-tif  Paris sportif  Paris furtif
  j eux interdits
nous n’irons plus
au bois,
je vous
le jure
Pari perdu Paris naguère Paris d’hier
Paris bon soir  

Autre bouture, prise à Une histoire à suivre de Claude Roy

C’était ce bizarre
temps vigousse qui revenait
à grands pas, nous inondant
de neige
venue d’un ciel tout noir véritable menace
ce n’est pas encore l’hiver
et pourtant ce blizzard
pas vu depuis longtemps vient sur nous
comme la pluie sur un désert.

Autres boutures, prises à Printemps, de Victor Hugo

Te souviens-tu des jours où la vie se rassemble,
en février ou mars nos pas allaient à l’amble,
moi, toujours te parlant, toi, sagement m’écoutant,
du lac, étions au bord des oies y caquetant.
Le vent parfois soufflait comme des trompes de chasse,
nous touchant tout au fond de nos deux âmes lasses,
la pluie souvent tombait, et nous nous réfugiions,
courant tous deux ensemble vers meilleure région.
Tout était tant mouillé d’une forte pellicule
et jamais notre amour n’y connut de recul,
dans cette plaine immense et nulle part fermée,
nous y vivions heureux, chaleureux à jamais.

Seul sur Mars

Après plusieurs jours en solitaire
Bobby réalise que Mars est désert
Que le volant et les instruments
Dans le placard des isolants
Sont comme des outils fossiles
Il aménage le fond de la soucoupe en île
En dépit et malgré sa peur
Ensemble ses forces surmontent sa terreur
Remonté d’une confiance inébranlable
Son amour de la vie est intouchable
Un immense élan le propulse
Il va mieux chaque jour, il expulse