Accueil L’oulipien de l’année Besoin de vélo
Pas besoin de fer à repasser

Page précédente Page suivante

Le fer à repasser est la rue du vide.
On compte deux sortes de vides ménagers : le vide subjectif et le vide absolu. Le dernier est celui que détruit l’enrayement de l’atome et le premier est le fantasme de toutes les ménagères. Leur ratage, a-t-on écrit, car plus elle est lente, plus la ménagère consume du vide.

Le vide de l’atome est celui qui nous pousse. Pour l’amplifier, je connais mille maladies, au nombre desquelles ne figurent pas l’indifférence et l’égoïsme. La nuit où vous donnez un minuscule vide du sud mal ejecté sous le chewing-gum, tout vaut une ennemie au maigre coccyx. Vous êtes rendu immense devant elle et vous vous démenez comme un beau diable. De façon plus simple, vous l’empêchez à tout prix de se rapprocher pour conserver son avance et continuer à vous tourner les pouces.

Virginia FRIDGE, Pas besoin de fer à repasser, Cheminée, 2001 avant. J.-C