Accueil L’oulipienne de l’année Diomira, une ville invisible
« Ocean » quelque chose

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J’avais dû me barrer de là, au plus vite. Me coletiner le voyage en train vers Diomira (p...! trois jours dans un tchouf-tchouf pourri !), sinon j’aurais pas été au rendez-vous pour le partage du butin. Et bon sang, ça je m’en serais voulu ! Le casse du siècle, des statues valant leur pesant d’oseille, un bestiaire en or massif, des sculptures de diamant... ouais, toutes ces richesses sur lesquelles on a bavé quand elles étaient exposées par Sotheby’s aux quatre coins du globe, elles étaient là. Pour nous !

Mais qu’est-ce qu’on a ramé, de bleu... Des mois de préparation et enfin, le coup du siècle en plein automne, mieux que dans Ocean’s eleven et twelve réunis (le thirteen ça compte pas, il est mauvais).

J’y suis. Enfin. Diomira, bled paumé au milieu de nulle part avec trois marchands de kebabs et des filles sans joie alpaguant des clients invisibles en faisant hou hou... quelle misère.

Mais c’est quoi ça ? Ces lampes qui s’allument et s’éteignent au-dessus des bordels ? Ces reflets bleus qui clignotent ? Ces sirènes... M...! Me rappelle quand on s’est fait choper à Dakar... ça sent pas bon la prison. Du déjà vu... malheur.

Par Sahkti