Accueil L’oulipien de l’année Diomira, une ville invisible
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L’homme, direction plein Est, mit trois jours pour toucher son but : Diomire ! Ville couverte de coupoles grises, constellée d’effigies de bronze de multiples dieux, construite de rues bétonnées, pourvue d’un ciné-club du dernier chic et d’un coq d’or - juché sur le sommet d’une tour - qui réveille les diomiriens en plein sommeil. Toutes ces merveilles, le promeneur n’en est nullement surpris : diverses villes du monde lui ressemblent. Le propre de celle-ci est que si l’on y est le soir en septembre, lorsque les jours se réduisent et que les loupiotes multicolores scintillent sur les portes des friteries, et que d’une tonnelle une voix de femme crie : hou !, on envie ceux qui pensent présentement qu’ils ont peut-être vécu une telle soirée et qu’ils ont été cette fois heureux.