Accueil L’oulipienne de l’année Cité récitée
Joküllsarlon

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Trois glaciales – mais néanmoins belles – journées de 4X4 nous ont bercés, chahutés et finalement conduits dans la baie de Joküllsarlon, littéralement « lagune des glaciers », plus prosaïquement, pays des glaçons éternels. L’eau, toujours agitée, apporte un souffle givré du glacier Vatnajökull, un air pur que nous respirons à petite gorgées, bien emmitouflés dans une chapka en peau de lapin synthétique (7 degrés et vent du nord – on est bien peu de chose le nez rougi par le froid).
Cette baie fermée lâche, dans l’océan tout proche, de minuscules icebergs ou de gros glaçons, c’est selon.
Dans la foule de touristes, le poète peut alors s’abstraire du brouhaha. De la poudre de neige volette et fugue comme les plumes d’un oiseau. Difficile d’imaginer un lieu si bleuté dans le vert de l’Islande…
Un manuscrit islandais du XVIIIème raconte l’envolée d’Odin sur son destrier à huit jambes, Sleipnir. Odin est un dieu polymorphe, dont le nom signifie fureur, esprit et poésie. Il n’est pas le dieu de la guerre mais celui de la victoire.
Ce livre raconte qu’un jour, Odin en voyage avec ses deux frères, trouva deux arbres couchés le long de la mer, arbres à qui ils auraient donné la vie et qu’ils auraient changé en homme et en femme, Ask et Embla. Ces deux auraient partagé leur couche et engendré la population islandaise.
Odin monte Sleipnir – celui qui glisse rapidement – et parcourt les neufs mondes. Le cheval selon la légende serait le fils d’un Dieu et d’une jument et serait capable de traverser les enfers et de duper sa première gardienne Modgud. Dans ses nombreuses cavales, Spleinir aurait changé plus d’un destin ..
À la fin du rêve éveillé et d’une promenade le long d’une plage jonchée de glaçons qui fondent au soleil, nous regagnons notre doux nid et quittons les lieux pour Vik. Rencontrons nous un viking ou Sleipnir ?