D’abord, d’abord,
Y’a mon vélo
Dont j’ai toujours besoin
Pour aller au boulot
Qui me parle en chemin
Monsieur, comme à l’école
Il me donne des leçons
Qui me parle d’Eole
Et des mille horizons
Des deux sortes de vents
Qui portent le cycliste
L’un qui vous vient devant
Dans l’axe de la piste
Et qu’on nomme « objectif »
Et l’autre « relatif »…
Qu’on fabrique soi-même
Dès que l’on se promène
Mais j’ai pas tout compris
Et j’ai jamais bien su
Faut vous dire, Monsieur
Qu’avec ces vents-là
On pense pas, Monsieur
On pense pas, on sue …

Alors, le vent de face
Qu’on reçoit en plein pif
C’est le vent mécanique
Que le monde fabrique
En tournant sur lui-même
C’est un vent maladif
C’est un vent à problèmes
Qui vient de l’horizon
C’est comme un aquilon.
Et puis il y a l’autre
Qui fait comme un zéphyr
Vu qu’on peut l’augmenter
Ou le diminuer
En fonction des mollets
Ça dépend comme on tire
Selon qu’on est debout
Ou si on est assis
Qu’on force des genoux
Faut vous dire, Monsieur
Qu’avec ces vents-là
On roule pas, Monsieur
On roule pas, on glisse…

Alors, alors
Alors quand on reçoit
De face ou de profil
Au bas d’une montée
Un de ces vents sournois
Qu’on tient plus qu’à un fil
On sait qu’on peut compter
Sur un copain solide
Et qu’avec l’amitié
Le seul remède, ici,
La solidarité
On sait qu’on peut faire ouf
On sait qu’on peut faire ouf..
Il part comme un bolide
Et vous met à l’abri
Derrière ses épaules
C’est lui qu’a le beau rôle
Jusqu’au moment fatal
Où il vous laisse la place
Faut vous dire, Monsieur
Dans le peloton,
On discute pas, Monsieur,
On discute pas, on passe.

Mais il s’écarte, Monsieur
Faut que j’aille au…
… charbon !