Accueil L’oulipien de l’année La Peinture à Dora
C’est surtout le soir que la Tour semble constituée…

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C’est surtout le soir que la Tour semble constituée d’une série stable de cylindres concentriques. Malheureusement, un examen plus attentif montre à l’évidence qu’aucun étage ne repose sur une vraie horizontale. Les contrebutements, qui encadrent des baies géminées, s’allègent de plus en plus et ne durent généralement pas plus de quelques minutes, quelquefois même quelques secondes. La Tour se défait avec rapidité, comme les dessins de la pluie sur une vitre - ce qui la rend instable -, et les fondations et les couches inférieures se mettent à couler comme des camemberts. Le plus souvent, ces créations trop liquides n’en restent pas moins absurdes et je pense à autre chose. D’autres fois, je m’efforce d’en remanier les débris en pleine déliquescence pour fabriquer hâtivement un étrange réseau de galerie voûtées en berceau qui ne mène à rien.et qui ne durera d’ailleurs pas plus longtemps.

Au début de son article intitulé La peinture à Dora, FLL écrit : « Un matin, sur la place d’appel, L’Enfer de Dora se métamorphosa subitement en un Breughel dont je devins l’hôte. » D’où cet essai de fusion entre le texte de FLL et la description, dans Wikipedia, du tableau de Breughel La Tour de Babel.